Chabbath Parachat Bô

14, 15 janvier 2005 – 4, 5 chevat 5765

Jérusalem: Paris

Allumage des bougies : 16 h 22 Allumage des bougies : 17 h 00

Sortie de Chabbath: 17 h 36 Sortie de Chabbath : 18 h 14

Très chers amis,

J’ai le plaisir de vous adresser LeDvar Thora

de cette semaine avec lequel nous poursuivons le deuxième chapitre des «Maximes des pères» (Pirké Avoth).

Nous dédions ce Dvar Thora à la mémoire de :

Monsieur Moïse AFLALO ben Mardoché & Myriam

dont la Chiv'a aura lieu le Samedi 15 janvier 2005 à 20 heures à Montrouge, 90, rue Gabriel Péri.

Dans le but de diffuser encore et toujours le message éternel de la Thora, nous envoyons ce Dvar Thora à des milliers de personnes francophones dans le monde via Internet.

Comme nous vous l’avons déjà annoncé, la Yéchiva

Daat ‘Haïm est désormais installée dans de nouveaux locaux, situés face au Mont Herzl à l’entrée de Bayit Vegan,1, Rehov Hapisga, à Jérusalem(bâtiment Yad Harav Herzog où depuis 40 ans se succèdent les prestigieux commentateurs et chercheurs des 28 tomes de l'Encyclopédie Talmudique et de divers commentaires du Talmud)

Nous comptons sur l’aide de tous nos amis pour pouvoir assumer ce nouveau "challenge" qui permettra à la Yéchiva de poursuivre son essor.

Ici, à Jérusalem, ville éternelle, symbole de la pérennité du peuple juif, nous prions et agissons pour la Délivrance et la paix.

Avec notre plus cordial Chabbath Chalom,

Rav Chalom Bettan

MERCI DE NOTER QUE NOUS INTRONISERONS UN SEPHER THORA

OFFERT PAR MME NINETTE SITRUK

A LA MEMOIRE DE SON EPOUX

MONSIEUR ABRAHAM SITRUK

AU COURS DE L

A SOIREE DE GALA ANNUEL DE NOTRE ASSOCIATION DANS LES SALONS HOCHE A PARIS

LE MERCREDI 9 FEVRIER 2005 – 30 CHEVAT 5765

(RESERVATIONS 0607421604 ou sur DAAT.HAIM@PIXIMEL.COM)

Au nom du saint et vénéré Rabbi Haïm Cohen zt’l

1 Hapisga, Bayit Vegan, Jérusalem Tel : 00 972 2 643 07 20 Fax : 00 972 2 643 07 19

12, rue Notre Dame des Victoires 75002 Paris

Tel: 01 42 27 21 11

Fax: 01 42 27 54 91

Email : daat.haim@piximel.com Site: www.daathaim.org


Une seule préoccupation:

Transmettre le message de D.ieu

Par le Rav Eliahou Elkaïm

Par l’abnégation et la droiture sans égale de deux grands hommes, le message divin a pu, à des moments cruciaux de l’histoire juive, être transmis intégralement et traverser les générations.

רבן גמליאל בנו של רבי יהודה הנשיא אומר : יפה תלמוד תורה עם דרך ארץ,שיגיעת שניהם משכחת עוון.

«Rabban Gamliel, fils de Rabbi Yéhouda le Prince, disait: ‘L’étude de la Thora est belle lorsqu’elle est jointe à une occupation professionnelle, car leur double investissement évite la faute. Toute étude qui n’est pas associée au travail finira par s’anéantir et amènera le pêché.»

(Chapitre 2, Michna 2)

Une première remarque s’impose à la lecture de cette Michna.

On le sait, le titre de "Rabban" fut attribué pour la première fois dans la Michna au petit-fils de Hillel : Rabban Gamliel (Avoth 1-16).

Ce titre n’était donné qu’au prince (Nassi) et dirigeant spirituel de la génération (cf. Dvar Thora 5764, p.294), lorsqu’il succédait à son prédécesseur, et était investi de ses fonctions.

Sachant que Rabbi Yéhouda Hanassi fut lui-même le compilateur de la Michna, comment expliquer que son fils soit mentionné avec le titre de Rabban, alors que son père était encore vivant?

Rabbi Avraham Zacoute, auteur du Séfer Yohassin (XVème siècle), nous offre une réponse et un premier éclairage sur cette période charnière qui clôt celle des Maîtres de la Michna (Tannaïm) et qui marque le début de celle des maîtres du Talmud (Amoraïm).

Héritage spirituel

Il cite à ce sujet le texte du Talmud (Ketouboth 103a) où sont relatés les derniers jours de Rabbi.

«La beraïta (enseignement des Tannaïm) nous enseigne: ‘Lorsqu’arriva le moment où Rabbi dût quitter ce monde, il fit d’abord appeler ses fils, auxquels il transmit ses dernières volontés.

Il demanda ensuite que l’on convoque les maîtres d’Israël, auxquels il adressa le message suivant:

‘(…) Mon fils Chimon est un sage (‘ha’ham) ; mon fils Gamliel sera le prince (Nassi) et ‘Hanina bar ‘Hama sera à la tête des Maîtres d’Israël.’»

Le Talmud interprète le testament de Rabbi de la façon suivante:

«Même si mon fils Gamliel ne possède pas le même niveau de sagesse que mon fils Chimon et qu’il n’a pas la stature de ses ancêtres en Thora, il possède cependant leur niveau en crainte de D.ieu (yirath ‘heth).

"Dans la mesure où il est l’aîné, c’est à lui qu’il revient de me succéder en tant que Prince (Nassi).

"Pour ce qui est de la fonction de Roch ‘ha’hmei Israël, c’est-à-dire le maître en Thora de la génération, qui va perpétuer la transmission de toute la Thora, elle revient à ‘Hanina Bar ‘Hama.

A partir de ce moment-là, cette fonction ne sera plus cumulée avec celle de Prince.»

Rabbi Avraham Zacoute poursuit en expliquant que Rabbi, par ces paroles, prédestina son fils Gamliel au poste de Prince.

C’est la raison pour laquelle, il le mentionne déjà dans la Michna avec le titre de Rabban, alors que lui-même est encore vivant» (Sefer Yohassin p.52).

Rabban Gamliel était très âgé au moment où son père décéda ; ce dernier vécut jusqu’à l’age de cent ans.

Rabban Gamliel occupa donc la fonction de Prince pendant une courte période seulement.

Son fils, Rabbi Yéhouda Nessia, cité à maintes reprises dans le Talmud (cf. Avoda Zara 37), lui succéda: il était déjà considéré comme l’un des Amoraïm, ce qui explique le terme Nessia (prince en araméen), plutôt que Hanassi (prince en hébreu) employé pour ses ancêtres.

La joie du monde

Un témoignage dans la Beraïta (paroles des Tannaïm), qui forme le sixième chapitre de ‘Avoth’, concerne tous les fils de Rabbi et nous donne une idée de leur stature morale.

«Rabbi Simon ben Yéhouda disait au nom de Rabbi Chimon ben Yohaï: ‘La beauté, la force, les richesses, les honneurs, la sagesse, la noblesse de l’âge et les enfants sont l’ornement vertueux des hommes et la joie du monde. (…)’

Rabbi Simon ben Ménassia dit: ‘Ces sept qualités mentionnées par nos sages se trouvent réunies chez Rabbi et ses fils’» (Avoth 6-8).

Pour compléter la description de cette période très particulière, où, avec la disparition de Rabbi Yéhouda Hanassi, se finit l’époque des Tannaïm, nous citerons l’auteur de ‘Toldoth Am Olam’, qui analyse les textes cités plus haut et en propose un éclairage très particulier.

Il commence par une remarque intéressante:

Dans tous les textes de la Thora et de la Michna, aucun dirigeant spirituel d’une génération ne désigne son successeur.

Eli Ha Cohen n’a pas nommé le prophète Samuel et Rabban Yohanan ben Zaccaï n’a pas désigné Rabban Gamliel ; il en a été de même pour tous les dirigeants.

Les deux seules exceptions à la règle sont Moïse et Rabbi.

La Thora nous relate en effet le souci de Moïse, qui fit appel à D.ieu pour désigner son successeur:

«Alors, Moïse parla à l’Eternel en disant: ‘Que l’Eternel, D.ieu des esprits de toute chair, nomme un chef sur cette communauté. (…)

Et l’Eternel dit à Moïse: ‘Prends pour toi Josué, fils de Noun, homme animé d’esprit et appose ta main sur lui.’»(Nombres 27; 15-8)

Quels sont les points communs entre Moïse et Rabbi, qui peuvent nous permettre de comprendre qu’ils soient les seuls à avoir nommés leur successeur?

Transmission

On se souvient des paroles de nos maîtres concernant Rabbi:

«Depuis Moïse jusqu’à Rabbi, il ne s’est pas trouvé dans toute l’histoire juive un homme qui jouisse à la fois d’une immense connaissance en Thora et d’une richesse sans limites» (Talmud Guittin 59a).

Ce parallélisme établit un rapport profond entre Moïse et Rabbi, qui dépasse bien évidemment la mise en relief de leur richesse commune.

Moïse fut celui qui se vit confier la tâche de rédiger la Thora écrite dans son intégralité.

« Or, lorsque Moïse eut achevé de transcrire les paroles de cette loi dans un livre, jusqu’à son achèvement, …»(Deutéronome 31-24)

Après avoir rempli sa mission, Moïse se soucie de trouver l’homme auquel transmettre l’intégralité de la Thora orale, à celui qui sera donc capable de transmettre la perception la plus juste de la Thora à tout un peuple.

« Afin que la communauté de l’Eternel ne soit pas comme un troupeau sans pasteur» (Nombres ibid.)

Et cet homme ne sera ni le propre fils de Moïse, ni même Pin’has, ni un maître de cette génération, mais Josué dont la particularité était de «ne pas quitter l’intérieur de la tente» (Exode 33-11).

De nombreuses générations plus tard, Rabbi fut celui qui fut destiné pour compiler la loi orale dans un livre, jusqu’à son achèvement.

Après s’être acquitté de sa tâche, et à l’instar de Moïse, il eut la préoccupation de trouver celui qui serait capable de retransmettre intégralement l’interprétation de cette Thora orale, devenue écrite: la Michna.

Pour cela, il ne fit pas appel à ses fils, qui se trouvaient pourtant à un très grand niveau, mais aux grands maîtres d’Israël.

Et ce fut ‘Hanina bar ‘Hama, qui ne faisait pas partie de la dynastie de Hillel, qui fut désigné.

Cependant, il ne faut pas penser un seul instant que Rabban Gamliel n’était pas à la hauteur de cette fonction.

Maïmonide, dans son introduction au ‘Michné Thora’, le cite parmi les plus grands sages de la génération, siégeant au Beth Din de Rabbi.

Mais dans cette période charnière, Rabbi, conscient de l’enjeu, cherchait l’homme idéal pour perpétuer le règne de la Thora, repoussant toute autre considération.

Pour preuve, la fonction assignée à ‘Hanina bar ‘Hama, qui consistait à la transmission la plus fidèle de la Thora orale, portait pour nom Yochev Beroch, littéralement: siégeant à la tête, ce qui prouve l’intention primordiale de Rabbi.

La fonction de Prince (Nassi) attribuée à Rabban Gamliel (descendant de la dynastie), poste représentatif des Juifs face aux autorités, non cumulable avec celle de Yochev Beroch, devenait secondaire.

C’est la teneur réelle du testament de Rabbi: «Qui sont les vrais rois? Ce sont les maîtres en Thora», car ils détiennent la véritable clef pour diriger le monde.

( Toldot Am Olam vol 7, p. 378-379)

Chabbath Chalom