Chabbath Parachat Béréchit

29 octobre 2005 – 26 Tichri 5766

Jérusalem Montréal Paris
Allumage des bougies19 h 0920 h 27 21 h 38
Sortie de Chabbath20 h 26 22 h 44 23 h 03

Très chers amis,

J’ai le plaisir de vous adresser le Dvar Thora de cette semaine, avec lequel nous poursuivons le deuxième chapitre des «Maximes des pères» (Pirké Avoth).

Les commentaires sur le premier chapitre ont fait l’objet d’un livre, le troisième volume de notre série «Dvar Thora». Le quatrième volume est déjà sous presse.

Dans le but de diffuser encore et toujours le message éternel de la Thora, nous envoyons ce Dvar Thora à des milliers de personnes francophones dans le monde, via Internet.

Cette année, La Yéchiva Daat Haïm a accueilli une nouvelle promotion, ce qui porte le nombre de nos élèves à 140. Le corps enseignant compte désormais 16 membres.

L’aide de tous nos amis nous sera précieuse pour assumer ce nouveau "challenge" qui permettra à la Yéchiva de poursuivre son essor.

Ce Dvar Thora est écrit pour la guérison (refoua chelema) du fils de

Rav Eliahou Elkaïm,

‘Haïm Yéhouda ben Mazaltov

Ces paroles de Thora sont également dédiées à la mémoire de

Chimon ben Zohara Bitane , zl

Simy bat Fre’ha Bouhsira , zl

Ici, à Jérusalem, ville éternelle, symbole de la pérennité du peuple juif, nous prions et agissons pour la Délivrance et la paix.

Avec notre plus cordial Chabbath Chalom,

Rav Chalom Bettan


Chabbath Parachat Baaloté’ha (en France)

quo;h-le’ha (en Israël)

16, 17 juin 2006 – 20, 21 Sivan 5766

Comme un mendiant qui implore

(Première partie)

Par le Rav Eliahou Elkaïm

Le seul motif de la création de l’homme est sa louange envers le Créateur. Mais encore faut-il savoir comment la dire, et quand…

«Rabbi Siméon disait: ‘Sois attentif à la récitation du Chema et de la prière; quand tu pries, n’en fais pas une chose fixe, mais (un appel à la) miséricorde et supplication devant D.ieu (béni soit-Il), comme il est dit: ‘Car Il est clément et miséricordieux, longanime et plein de bonté, se ravisant sur la mal’(Joël 2-13); et ne sois pas méchant devant toi-même’ ».

(Chapitre 2, Michna 13)

En abordant cette semaine le deuxième volet de la maxime de Rabbi Siméon, nous allons découvrir une approche profonde et vibrante de la prière.

Nous retrouvons une formulation analogue dans la Michna Bera’hot (chap.4-4):

«Rabbi Eléazar dit: ‘Celui qui fait de sa prière une chose fixe (tefilato keva), ne peut espérer qu’elle suscite la miséricorde divine.’»

A ces deux occasions, Maïmonide interprète l’expression tefilato keva de la façon suivante:

«tefilato keva, est une prière qui est ressentie comme une obligation et un pensum, que l’on fait à la va-vite et dans la perspective de se reposer quand on s’en sera acquitté.»

Le Rachbats ajoute: «Cette expression désigne une prière accomplie par ceux qui auraient certes préféré en être dispensé.»

C’est contre une telle attitude que Rabbi Siméon et Rabbi Eléazar s’élèvent, nous encourageant à éveiller au contraire le sensation profonde que nous faisons appel à la miséricorde divine, en adressant à D.ieu nous supplications.

Le Rachbats précise que cela vient également nous conseiller de ressentir chaque parole énoncée.

Un esclave implore son maître

Et il ne suffit pas de faire une prière avec enthousiasme! Il faut que celui qui prie se comporte, s’exprime, et ressente comme une personne qui souffre et demande grâce.

Celui qui prie a le devoir d’éveiller en lui une sensation de souffrance dans tous les domaines pour lesquels il demande la grâce divine.

C’est dans cet esprit que le Talmud décrit la prière de Rava:

«Il serrait ses poignets l’un sur l’autre et priait dans cette position, en disant: ‘C’est ainsi qu’un esclave implore son maître’» (Talmud Chabbat 10a)

La prière est d’ailleurs désignée, dans la terminologie de nos maître: ra’hamé, un appel à la miséricorde (cf. Pessa’him 117b, Sota 33a…).

Dans les Hagiographes, la prière est décrite sous la même forme:

«(…) leur demandant d’invoquer la miséricorde divine (ra’hamin), celle du D.ieu du ciel» (Daniel 2-18).

Et il est clair que celui qui appelle la miséricorde ne peut le faire qu’avec des supplications.

«Le pauvre parle en suppliant» (Proverbes 18-23)

C’est ainsi qu’il méritera que D.ieu exauce sa prière, car Il est l’origine de la miséricorde elle-même (baal hara’hamim) et Il l’accorde à tous ceux qui en ont besoin.

C’est bien l’intention de Rabbi Siméon lorsqu’il cite le verset(Joël 2-13) :

«Car Il est clément et miséricordieux, longanime et plein de bonté, se ravisant sur le mal.»

Il y est clairement exprimé que celui contre qui un décret de malheur a été décrété peut espérer y échapper en évoquant la miséricorde divine (Rachbats ibid.).

Rabbénou Yona ajoute une note supplémentaire:

«Il faut prier comme un mendiant qui demande l’aumône (…) et non comme celui qui présente une requête sans véritablement en éprouver le besoin. Ce dernier ne supplie pas avec un cœur brisé.

Quoiqu’il en soit, chaque être humain doit demander grâce, car:

«Il n’est point d’homme sur terre qui fasse le Bien sans jamais faillir»

(Ecclésiaste 7-20)

On le voit, tous les hommes ont besoin de la miséricorde divine et c’est l’idée exprimée dans le verset repris par Rabbi Siméon.

Même si D.ieu est clément et accorde un sursis et Sa miséricorde, ce n’est pas grâce aux mérites de l’homme.

Il faut supplier D.ieu qu’Il ne mette pas fin à cette clémence, car il faut toujours craindre que nos fautes fassent basculer vers le négatif le verdict divin. Et il ne faut pas agir comme si les miracles pouvaient se répéter.» (Rabbénou Yona ibid.)

Moment propice

Cette interprétation de tefilato keva correspond aux deux premières réponses du Talmud sur ce sujet.

En effet, le Talmud s’interroge (Bera’hot 29b):

«Maï keva?»: que signifie le terme keva dans cette maxime?

Le Talmud, après avoir donc donné des réponses similaires à l’interprétation que nous venons de voir, ajoute deux interprétations supplémentaires.

«Rava et Rav Yossef disentque tefilato keva signifie ne pas ajouter de nouveaux éléments lors de notre prière, ce qui peut être la preuve que cette prière est devenue une action machinale.»

On le sait, il est permis d’ajouter, avant la conclusion de chaque bénédiction de la Amida, dans son langage personnel, une requête intime.

Et c’est plus particulièrement le cas pour la bénédiction ‘Choméa tefila’ A Celui qui écoute les prières (cf. Choul’han Arou’h Ora’h Haïm chap.119).

D’après le Gaon de Vilna (‘Hidouché Agra ibid.), la réponse de Rava et Rave Yossef est différente . Il ne s’agit pas d’ajouter une requête personnelle mais de méditer avant chaque prière sur ses besoins au moment précis où l’on s’apprête à prier.

Ces besoins ne sont jamais exactement les mêmes. C’est la preuve de notre implication personnelle dans la prière.

Le Talmud poursuit:

«Abbayé bar Avine et Rabbi Hanina bar Avine expliquent: tefilato keva est la prière de ceux qui ne font pas coïncider leurs prières avec le moment où le soleil est à l’horizon.

C’est à ce sujet que Rabbi Hiya bar Abba dit: ‘Il est une mitsva de prier au moment où le soleil est à l’horizon (dimdoumé ‘hama).

C’est ce que nous enseigne le versetdes Psaumes (72-5) :

«Puisse-t-on te vénérer au moment du lever du soleil et avant que n’apparaisse la lune de génération en génération »

Rachi commente:

Au moment du lever du soleil (nets ha’hama) : c’est la prière de Cha’harit

Avant que n’apparaisse la lune(juste avant la chekia, le coucher du soleil) : c’est la prière de Min’ha.

Le terme keva est donc à comprendre dans le sens d’une chose fixe, c’est-à-dire une obligation dont on se rend quitte à heure fixe, sans faire l’effort de chercher le moment propice pour accomplir de son mieux cette mitsva (Rachi ibid.).

Pour bien comprendre cette notion de moment propice à la prière, il nous faut faire le point sur l’origine même de la prière.

Offrandes particulières

Le Choul’han Arou’h Ora’h Haïm chap.89-1 nous enseigne:

«Le temps institué pour la prière de Cha’harit doit coïncider avec le lever du soleil (nets). Si un homme avance sa prière au lever du jour (amoud hacha’har), il est quitte de son devoir.

Il en est ainsi pour la prière de Min’ha: celui qui prie à partir de 6 h 30 (zemanit) est quitte de son devoir, mais le moment le plus propice est de prier à partir de 9 h 30 (Or’ah Haïm 233-1).

Pourquoi ces moments-là plutôt que d’autres?

Les prières ont été instituées pour remplacer les offrandes que nous faisions au Temple.

Cha’harit correspond à l’offrande du matin (korban hatamid chel cha’har) et Min’ha à l’offrande de l’après-midi (korban hatamid chel ben haarbayim).

Théoriquement, il était possible de sacrifier l’offrande de l’après-midi à partir de 6 h 30 (zemanit). Mais en pratique, cela avait toujours lieu après 9 h 30 pour permettre le sacrifice de toutes les offrandes particulières.

Car le korban hatamid devait toujours être la dernière offrande de la journée.

C’est la raison pour laquelle, encore de nos jours, le moment privilégié pour faire la prière de Min’ha se situe à partir de 9 h 30.

C’est ce que l’on appelle Min’ha ketana, prière qui correspond au sacrifice hatamid chel ben haarbayim (cf. Dvar Thora année 5762, paracha Vayikra).

D’après cette dernière interprétation d’Abbayé bar Avine, keva signifie donc ne pas faire l’effort de faire coïncider ses prières avec le moment idéal pour les sacrifices (korbanot).

Dans le Dvar Thora de la semaine prochaine, nous analyserons les paroles de Rabbi Siméon à la lumière du Maharal, qui nous permettra de découvrir de nouveaux horizons sur la prière, que l’on appelle aussi service divin (avoda).

Chabbat Chalom


Commentaires sur la Parachat Behaaloté’ha

La Lettre et l’Esprit

Par le Rav Eliahou Elkaïm

Des actions décrites dans un ordre précis, l’enchâssement de deux versets. Grâce à des détails qui peuvent passer inaperçus, on découvre cette semaine la passion des Juifs pour leur mission…

Après le recensement du peuple d’Israël et les ordres divins concernant la structure du campement dans le désert au début de Bamidbar, la Paracha de Behaalote’ha nous raconte des événements qui se sont produits pendant cette période.

Nos maîtres (cf. Rachi et Na’hmanide, Nombres 9 ; 1) font remarquer que ces événements ne sont pas toujours cités d’après l’ordre chronologique.

Le Sforno, lui, voit dans l’ordre que la Thora a choisi pour décrire ces événements un sens très précis (Nombres 9 ;1)

Vu l’importance de ce commentaire, nous le citons in extenso.

« La Thora commence par le recensement des hommes aptes au service, suivi de la structuration du camp et des bannières, pour ensuite fixer le rôle de ceux qui vont transporter le Tabernacle.

Entrée immédiate

Nous trouvons ensuite l’ordre divin d’éloigner les personnes impures du camp, ainsi que la Paracha de « la femme sota », la femme infidèle. Tout cela va permettre l’accomplissement du but final : « ton camp sera saint » et c’est ainsi que la « che’hina », la présence divine, pourra résider parmi le peuple juif.

La Thora cite ensuite quatre des actions effectuées par le peuple d’Israël, et mentionne le mérite que ces actes auraient dû permettre : l’entrée immédiate en Terre de Canaan, sans guerre de conquête.

C’est d’ailleurs ce que Moïse dit à Jéthro, que la Thora appelle par son deuxième nom.

« Moïse dit à Hobab, fils de Reouel le Midianite, beau-père de Moïse :

‘Nous partons pour la contrée dont l’Eternel a dit : ‘C’est celle que Je vous donne’ » (Nombres 10-29) pour préciser ensuite :

« Or, lorsque l’arche partait, Moïse disait : « lève-toi, Eternel ! Afin que Tes ennemis soient dispersés et que Tes adversaires fuient de devant Ta face »

(Nombres 10-35)

Le Sforno, ad hoc, explique que ce verset exprime le plan divin initial qui prévoyait la fuite de toutes les peuplades de Canaan devant l’arche sainte et la communauté d’Israël, et cela sans aucune résistance.

Ce plan merveilleux va être bouleversé après la faute des « Meraglim », les Explorateurs envoyés par Moïse, qui vont médire sur la terre promise, décourageant le peuple d’Israël, leur faisant croire que la conquête de la terre de Canaan n’est pas à leur portée.

Le Sforno énumère ensuite les quatre actions qui auraient dû permettre l’entrée en terre de Canaan :

1) L’inauguration de l’Autel par les offrandes des Princes

2) L’empressement du peuple d’Israël à consacrer les Lévites au service divin

3) L’empressement du peuple à accomplir l’ordre divin du sacrifice pascal

4) La disposition du peuple à suivre Hachem selon les déplacements de la nuée dans le désert, malgré les désagréments que cela pouvait causer : un déplacement de plusieurs millions de personnes de façon inopinée, l’irrégularité de ces déplacements, et l’impossibilité de prévoir à l’avance quand ils auraient lieu.

D’après lui, l’ordre des événements tel qu’il est cité par la Thora s’explique par l’importance et la valeur respective de chaque action. C’est la raison pour laquelle l’ordre chronologique proprement dit n’est pas respecté.

Nous allons essayer de dégager le sens véritable du troisième mérite cité par le Sforno, celui du zèle à accomplir l’ordre divin du sacrifice pascal.

Force majeure

En réalité, ce mérite semble peu important lorsqu’il est comparé aux efforts que le peuple d’Israël devait fournir dans les trois autres actions.

Qu’y a-t-il de particulier dans l’accomplissement de cet ordre, qui puisse le hausser à un tel niveau ?

En effet, ce mérite est situé avant celui d’avoir suivi la nuée sans hésitations, alors même que cela entraînait des désagréments, action qui a précédé dans le temps celle du sacrifice pascal.

D’après le principe du Sforno, cela signifie que la valeur de ce mérite dépasse celle du suivant.

Comment comprendre cette idée qui paraît a priori étonnante ?

En réalité, une étude approfondie des textes va nous faire découvrir une nouvelle dimension de la volonté des Juifs.

L’accomplissement de l’ordre divin concernant l’agneau pascal est suivi par un texte étonnant :

« Or, il y eut des hommes qui se trouvaient souillés par des cadavres humains, et qui ne purent faire la Pâque ce jour-là. Ils se présentèrent devant Moïse et devant Aharon, ce même jour. Et ces hommes lui dirent : ‘Nous sommes souillés par des cadavres humains, mais serons nous privés d’offrir le sacrifice du Seigneur en son temps, seuls entre les enfants d’Israël ?’ Moïse leur répondit : ‘Attendez que j’apprenne ce que l’Eternel statuera à votre égard’. »

C’est alors que D. va leur dévoiler la possibilité pour celui qui était impur ou se trouvait sur une route éloignée le 14 Nissan (jour de Pessa’h), d’offrir le sacrifice pascal le 14 Iyar. C’est ce qu’on appelle « Pessa’h Cheni »

A priori, la revendication de ces hommes est incompréhensible. D’après nos maîtres, ces hommes étaient ceux qui transportaient le cercueil de Joseph et étaient donc en situation de force majeure absolue.

Des hommes purs

Ils étaient occupés à accomplir une autre mitsva et étaient donc exemptés de celle de l’agneau pascal, qu’ils ne pouvaient accomplir vu leur état d’impureté :

Par exemple, un malade qui n’a pas pu manger de la matsa le soir du séder aurait-il l’idée de venir réclamer une deuxième occasion pour accomplir cette mitsva ?

Plus encore, nos maîtres rapportent un long débat hala’hique entre ces hommes et Moïse.

Ils soutiennent leur position alors qu’ils sont pourtant exemptés de cette mitsva, vu leur situation.

Le Sifri conclut leur discussion par une phrase : « Ces hommes étaient purs et attentifs aux mitsvoth »

Une nouvelle dimension se dévoile ici au sein d’Israël. Une soif intarissable de mitsvoth, dont l’origine est l’appréciation véritable de la valeur de chaque accomplissement de l’ordre divin.

Celui qui comprend véritablement l’enjeu d’une mitsva, et dont l’âme est pure, ne peut supporter l’idée de ne pas avoir pu accomplir un ordre même pour des raisons tout à fait valables.

C’est cet état d’esprit qui prévalait au sein d’Israël et c’est lui qui est considéré par le Sforno comme l’un des mérites-clefs qui devaient permettre leur entrée en terre d’Israël directement.

C’est d’ailleurs ce qui a fait mériter à ces hommes d’être ceux qui ont permis de dévoiler une nouvelle mitsva de la Thora, celle de Pessa’h chéni.

Comme un enfant qui sort de l’école

La deuxième partie de la paracha nous présente deux des premières défaillances du peuple d’Israël. Et c’est aussi dans la perspective de nos Maîtres que nous pouvons comprendre l’extrême sévérité avec laquelle la Thora considère ces erreurs.

La première défaillance est dévoilée par nos Maîtres dans le Talmud (Chabbath 116) : « Et ils quittèrent le Mont de l’Eternel » (Nombres 10-22)

Rabbi ‘Hanna fils de Rabbi ‘Hanina dit qu’ils se sont écartés de D.ieu. Cela est précisé par le Midrach, cité par les Tossafoth (ad hoc)

« Ils fuirent l’Eternel, trois jours de chemin, comme un enfant qui sort de l’école en courant, heureux d’être débarrassé du fardeau de l’étude. »

La deuxième défaillance est celle des des Miteonenim, ceux qui se sont plaints (Nombre 11-1)

Le Talmud ajoute que les deux versets : « Or, lorsque l’arche partait, Moïse disait : « lève-toi, Eternel ! Afin que Tes ennemis soient dispersés et que Tes adversaires fuient de devant Ta face ! Et lorsqu’elle faisait halte, ils disaient : ‘Reviens siéger, Eternel, parmi les myriades des familles d’Israël’. » (Nombres 10-35 ; 36), qui sont entourés de deux lettres de Noun, la deuxième écrite à l’envers, ne sont pas inscrits à leur place.

Ces deux noun viennent exprimer un genre de crochet.

Ces versets ont en fait été intercalés au milieu de cette Paracha pour marquer une interruption entre ces deux défaillances, passibles de châtiment, pour séparer une faute de l’autre.

A nouveau, une lecture superficielle de ces textes nous laisse perplexes.

Quels sont les griefs si graves que l’on reproche au peuple d’Israël ?

Et en quoi le fait d’intercaler un passage d’une autre paracha va arranger les choses ?

Plus encore que la première défaillance, la deuxième citée paraît incompréhensible et le châtiment sans proportion :

« Le peuple affecta de se plaindre amèrement aux oreilles du Seigneur. D.ieu l’entendit et Sa colère s’enflamma, le feu de l’Eternel sévit parmi eux, et déjà il dévorait les dernières lignes du camp » (Nombres 11-1)

De quelle plainte s’agit-il ?

Rachi précise que certains cherchaient un prétexte pour se séparer de D.ieu, afin qu’il entende ce prétexte, alila, et que cela L’irrite.

Le peuple se dit : « Malheur à nous, combien nous sommes-nous fatigués sur ce chemin, sans pouvoir nous reposer pendant trois jours de la fatigue de la marche »

Qu’est-ce qui nous fait croire que telle était leur intention ?

Plus encore, le mot alila est en général employé pour exprimer une accusation sans aucun fondement qui cache une animosité profonde.

L’accusation des chrétiens que les Juifs utilisaient du sang chrétien pour la confection de la matsa est appelée dans les textes alilath dam.

Imaginons, comme nous le fait remarquer Rabbi Yerou’ham de Mir, un étudiant

qui quitte son pays pour aller étudier la Thora à l’étranger ; à l’arrivée d’un long et pénible voyage, il raconte à ses amis à quel point ce trajet était éprouvant.

Est-ce que nous le considérons comme un homme cherchant un prétexte pour fuir D.ieu et susciter son courroux ?

La même difficulté concerne l’accusation : ils fuirent D.ieu comme un enfant qui sort de l’école.

Ont-ils quitté le Mont Sinaï de leur propre initiative ? Les versets sont clairs : c’est sur l’ordre formel de Moïse qu’ils l’ont fait.

Sensation de déchirement

C’est que la Thora nous dévoile ici un élément nouveau. Après la révélation sinaïtique et la proximité divine durant près de douze mois, leurs plus profonds sentiments au moment de quitter la Montagne de l’Eternel auraient dû être une sensation de déchirement.

Le sentiment même le plus subtil de soulagement est vu par nos Maîtres comme une fuite.

Le même raisonnement s’applique pour les plaintes concernant la difficulté de la route. Car on le comprend, celui à qui l’on a promis une mine d’or ne ressent pas la sensation de la fatigue.

Pouvoir seulement exprimer un soupir sur la difficulté du chemin signifie que le Peuple d’Israël a failli dans son appréciation véritable de la proximité divine et de l’envergure extraordinaire de leur prochaine entrée en Terre sainte.

Après la Révélation, ce soupir est déjà considéré comme une faute très grave qui cache une mauvaise appréciation de ce que D.ieu va leur accorder : c’est aussi une alila.

La signification du verset enchâssé au milieu de la Paracha est la suivante : la miséricorde divine a voulu considérer ces deux fautes comme des incidents distincts qui ne sont pas en rapport l’un avec l’autre.

L’accusation aurait été beaucoup plus grave si le lien avait été fait entre les deux. Cela aurait pu être considéré comme une ligne de conduite fixe, et aurait gravement entravé le plan divin qui destinait le peuple d’Israël à entrer directement en Erets Israël, même avant la faute des explorateurs.

Si la Thora a cru nécessaire de nous dévoiler ces enseignements, c’est que même à notre niveau, on doit se faire un devoir de ressentir profondément l’accomplissement des mitsvoth et le joug de la Thora, comme l’on fait ceux qui vinrent réclamer à Moïse la possibilité d’offrir le sacrifice pascal.

Etre toujours à l’opposé de celui qui quitte les lieux du service divin comme un enfant qui sort de l’école précipitamment, heureux d’être enfin débarrassé du joug de l’étude. Grâce à cette Paracha, nous prenons mieux la mesure de la lettre et de l’esprit.


Commentaires sur la Parachat Chela’h Le’ha

Donner… et s’enrichir

Par le Rav Eliahou Elkaïm

Si les impôts que nous devons verser à l’état ne sont pas particulièrement réjouissants, les prélèvements que la Thora impose nous permettent de prendre conscience d’un privilège que D.ieu nous accorde…

La deuxième partie de notre Paracha nous enseigne les lois concernant les oblations de farine (Ména’hoth), et les libations de vin (Nessa’him) accompagnant les sacrifices.

Nos trouvons à leur suite la mitsva du prélèvement de la ‘hala.

« L’Eternel parla à Moïse en ces termes : ‘Parle aux enfants d’Israël et dis-leur : ‘A votre arrivée dans le pays où je vous conduirai, lorsque vous mangerez du pain de la contrée, vous en prélèverez un tribut au Seigneur. Comme prémices de votre pâte, vous prélèverez un morceau en tribut. A l’instar du tribut de la grange, ainsi vous le prélèverez.’ » (Nombres 15- 17 ; 20)

Nos maîtres nous ont précisé que l’on prélève un morceau de pâte (qui deviendra la ‘hala), en faisant une bénédiction, à partir de 2, 250 kg de farine.

Cette ‘hala doit être ensuite remise à un Cohen qui la consommera en respectant les lois de pureté (tahara).

De nos jours, n’ayant plus la possibilité de nous rendre purs (par les cendres de la vache rousse), cette ‘hala sera brûlée.

A partir de 1, 200 kg de farine, nos maîtres ont statué que l’on devait prélever la ‘hala, mais sans faire de bénédiction.

La ‘hala est l’un des vingt-quatre prélèvements et offrandes que l’on devait remettre aux Cohen. Les principaux autres ne seront précisés que dans la paracha suivante, Parachat Kora’h.

Mais avant d’aller plus loin dans notre sujet, un peu de technique s’impose...

Quatre saintetés

Les vingt-quatre offrandes que la Thora attribue aux Cohanim se divisent en quatre catégories.

1) Haute sainteté (Kodeché kadachim) : les parties de ces sacrifices expiatoires qui ne sont pas brûlées sur l’Autel doivent être consommées par les Cohanim dans l’enceinte du Temple.

2) Sainteté simple (Kadachim kalim) : ce sont les parties des sacrifices (Chelamim, Korban Toda…) qui ne sont pas brûlées sur l’Autel. Cette viande peut être consommée par les Cohanim dans toute la ville de Jérusalem, à l’intérieur des murailles qui l’entourent.

3) Prélèvements saints de la récolte : ils peuvent être consommés sur tout le territoire d’Israël, à condition de respecter les lois de pureté. Il s’agit notamment de la térouma (prémices), la ‘hala et les bikourim.

4) Offrandes sans sainteté : c’est entre autres le cas des pièces d’argent du Pidion Haben (rachat des premiers-nés) ou des prémices de la toison du menu-bétail (Réchit haguez)…

Le Lévy, lui, n’a droit qu’au Maasser qui lui revient de droit pour son service autour du tabernacle. Cette dîme n’a pas de sainteté particulière et peut être consommée de façon libre.

Le processus des prélèvements sur les récoltes est le suivant :

Les céréales, les produits de la vigne, et les olives (y compris l’huile qui en est extraite) sont les produits de la terre qui nécessitent les prélèvements explicitement décrits dans la Thora (midéoraïta)

Les ‘Ha’hamim ont élargi cette obligation à tous les fruits et légumes qui poussent en Israël.

Le premier prélèvement est celui de la térouma. La Thora n’a pas fixé de quantité obligatoire et a laissé à chacun le choix de la quantité qu’il désire réserver pour ce prélèvement : un seul grain de blé suffirait pour un silo entier.

Les ‘Ha’hamim ont fixé par la suite trois options :

· 1/40ème de la récolte pour ceux qui sont généreux

· 1/50ème pour ceux qui ont un niveau moyen

· 1/60ème pour ceux qui ont un niveau bas de générosité

Quel qu’il soit, ce prélèvement doit être remis aux Cohanim.

« Je vous donne pour votre héritage »

Après déduction de la Terouma, il faut prélever le Maasser Richon (la dîme), qui représente 1/10ème de la récolte restante.

Cette dîme revient de droit au Lévy.

Il faut enfin prélever le Maasser Cheni ou, selon les années, le Maasser Ani : d’après le cycle de l’année sabbatique, les deux premières années, on prélève le Maasser Cheni, et la troisième le Maasser Ani.

Le Maasser Cheni doit être consommé à Jérusalem par le propriétaire de la récolte, tandis que le Maasser Ani doit être remis à des pauvres.

C’est seulement après ces prélèvements que la récolte devient permise à la consommation.

De son côté, le Lévy devra à nouveau prélever 1/10ème du Maasser qu’il a reçu, et remettre cette partie au Cohen.

C’est ce qu’on appelle Téroumat Maasser.

C’est ce que la Thora explique quand elle dit :

« L’Eternel parla à Moïse en ces termes : ‘Parle ainsi aux Lévites et dis-leur : ‘Lorsque vous aurez reçu des enfants d’Israël la dîme que Je vous donne de leur part, pour votre héritage, vous prélèverez dessus, comme impôt de l’Eternel, la dîme de la dîme. Cet impôt sera considéré pour vous comme le blé prélevé de la grange et comme la liqueur prélevée du pressoir’ » (Nombres 18- 25 ; 27)

Ce n’est qu’après tous ces prélèvements que, lorsqu’une pâte est pétrie avec de la farine d’une des cinq céréales que l’on prélève la ‘hala, que l’on remettra au Cohen, comme nous l’avons vu plus haut.

Deux remarques s’imposent :

1) Pourquoi la Thora a-t-elle fixé la mitsva de ‘hala dans notre paracha, avant même d’avoir enseigné les prélèvements sur la récolte elle-même ? L’ordre est apparemment inversé.

2) Pourquoi le Lévy est-il tellement défavorisé par rapport au Cohen, qui a droit aux vingt-quatre catégories d’offrandes, alors que le Lévy n’a droit qu’à une seule : le Maasser. Comment cela peut-il leur suffire, alors qu’ils sont beaucoup plus nombreux que les Cohanim?

Le Sefer ha’hinou’h (Mitsva 395) va nous donner une piste pour répondre à cette deuxième question.

Un partage équitable

Dans son développement sur les raisons de cette mitsva, il précise :

« C’est parce que la tribu de Lévy a été choisie par D.ieu pour Le servir quotidiennement au Temple que la Miséricorde divine a voulu leur octroyer ce dont ils avaient besoin pour vivre de façon honorable, car il sied aux serviteurs du Roi qu’ils soient servis par d’autres pour pouvoir se consacrer de façon entière au service du Roi.

Plus encore, étant une tribu parmi douze autres, un partage équitable aurait dû leur accorder seulement un douzième des récoltes et non un dixième.

Cet avantage vient honorer leur position, et leur proximité du Roi leur fait mériter d’avoir droit à une part plus importante que les autres tribus. Cet avantage est encore plus important que l’arithmétique pure, puisqu’ils n’ont pas de frais alors que les autres tribus doivent déduire de leur revenu agraire les frais qu’ils ont eu. »

On le voit, les Lévites sont loin d’être désavantagés, la dîme qu’ils reçoivent doit satisfaire largement leurs besoins. Et même si les Cohanim ont le droit à un plus grand nombre d’offrandes, on ne peut considérer que les Lévites soient lésés.

Avant d’aborder la première remarque exposée, relevons le fait que les Lévites doivent prélever la dîme de la dîme et la remettre au Cohen.

« Cet impôt sera considéré pour vous comme le blé prélevé de la grange et comme la liqueur prélevée du pressoir. » nous dit le verset cité supra. Il est clairement exprimé à cet endroit de la Thora que le Lévy (Nombres 18-27) est également astreint aux prélèvements sur son revenu ; l’analogie avec l’Israélite est donc claire. « Comme le blé prélevé de la grange : il s’agit évidemment des prélèvements de l’Israélite »

Pourquoi dans ces conditions la Thora n’exige t-elle pas du Lévy un double prélèvement «trouma » et « maasser » comme c’est le cas pour l’Israélite ?

Le cri de guerre

L’auteur du Dere’h ‘Houke’ha explique :

« Une étude attentive des textes nous permet de discerner que la Thora a fixé deux catégories de prélèvements : et ce sont deux concepts distincts qui sont ici dévoilés.

La première catégorie est celle des « prémices », le Réchith.

C’est la catégorie, précisée explicitement dans la Thora, de la Terouma, la ‘Hala, les Bikourim, les premiers-nés, les prémices de la toison du menu bétail (Deutéronome 18-4 ).

Le mot Réchith est mentionné dans chaque cas.

Ce concept a été perçu avant la révélation par Abel qui a présenté à D.ieu les premiers-nés de son bétail (Genèse, 4-4) et nous le retrouvons dans Josué, qui va aussi l’appliquer dans un nouveau contexte.

Après la conquête de Jéricho, première ville conquise par Israël, Josué déclare :

« Poussez le cri de guerre, car l’Eternel vous a livré cette ville ! Elle sera un anathème au non du Seigneur avec tout ce qu’elle renferme (Josué 6-16,17)

Le Midrach (Yalkouth Chimoni cité par le Radak ad hoc) ajoute : « Puisque Jéricho est la première ville à être conquise (suivie par trente autres rois qui seront frappés par Israël), Josué dit :

« La Thora a fixé « comme prémices de votre pâte, vous prélèverez un morceau pour l’Eternel » puisque Jéricho a été conquise en premier vous en ferez une « ‘hala » pour D. »

La remise des prémices aux serviteurs de D.ieu, vient exprimer la conscience des hommes que c’est à D.ieu que tout appartient.

C’est le sens du concept ainsi exprimé : le Réchith, le premier, revient au tout Puissant.

Au centuple !

La deuxième catégorie de prélèvements est celle de la dîme, le Maasser.

Il est intéressant de remarquer que les Patriarches ont déjà, à travers leur propre connaissance, perçu ce concept.

Avraham a remis la dîme à Malki Tsedek, « Et Avram lui donna la dîme de tout le butin » (Genèse 14-20).

De même Isaac : « Isaac sema dans ce pays-là, et recueillit cette même année au centuple » (Genèse 26-12)

Nos maîtres expliquent que ce calcul était nécessaire pour fixer la quantité de Maasser (dîme)

Jacob : « Tous les biens que tu m’accorderas, je veux t’en offrir la dîme (Genèse 28-22)

Ce prélèvement (10%) est quantitativement important, et vient exprimer la reconnaissance totale de l’homme envers D.ieu :

C’est Lui qui enrichit les hommes et Lui seul, comme l’a exprimé David après que le peuple juif ait offert tout ce qui était nécessaire pour la construction du Temple :

« Certes tout vient de Toi, et c’est de Ta main que nous tenons tout ce que nous t’avons donné » (Chroniques 1-29-14)

C’est en prélevant avec joie 10 % de son revenu que l’on exprime ce sentiment de façon claire.

Une nouvelle dimension

Le Lévy qui a reçu la dîme n’est pas astreint à prélever la Terouma puisque les prémices ont déjà été prélevées de toute la récolte. Ce que la Thora exige de lui, c’est de donner au moins la dîme sur son revenu pour exprimer le second concept, celui du maasser.

La « ‘Hala » en revanche, est appelée « prémices », alors que la farine utilisée a déjà vu le prélèvement de ses prémices : la Terouma.

C’est qu’une nouvelle dimension s’est ajoutée : la récolte engrangée exprime l’enrichissement alors que la pâte pétrie exprime la possibilité de consommer.

Les prémices de cette consommation potentielle doivent aussi être présenté à D.ieu.

Pouvoir profiter de son avoir est une création en soi.

Posséder et profiter sont deux éléments distincts.

Mais revenons à présent à notre première remarque : Pourquoi la Thora a-t-elle fait précéder la mitsva de ‘Hala à celle de la Terouma alors que l’ordre effectif est inverse ?

C’est que la Thora veut nous indiquer l’importance primordiale de celui qui donne lorsqu’il profite lui-même de ses biens.

Ce don (nétina), dépasse, par son envergure, les prélèvements de celui qui possède des biens dont il ne jouit pas ou pas encore.

Pourquoi ? Car il permet de faire prendre conscience à l’homme qu’avoir la possibilité de profiter de ses biens n’est pas entre ses mains.

C’est seulement la volonté divine qui permet cette étape.

Le Sforno exprime notre idée dans son style concis :

« Après la faute des Meraglim (explorateurs), la Thora a ordonné de prélever la ‘Halla, car c’est seulement ainsi qu’ils mériteront que la bénédiction divine siège dans leurs habitations.

Comme le dit le prophète Ezechiel : « Et la première part de vos pâtes vous la donnerez au Pontife, pour que la bénédiction divine repose sur votre maison ». (Ezechiel 44-30)

Le prophète Elie dit également : « Ne crains rien, rentre, et fais comme tu l'as dit. Seulement, tu en feras un petit gâteau pour moi et tu me l’apporteras. Tu feras cuire ensuite pour toi et pour ton fils. Car ainsi a parlé le Seigneur D.ieu d’Israël. La cruche de farine ne se videra pas. » (Rois, I, 17-13-17)

Le Sforno n’explique pas en quoi la mitsva de ‘hala va réparer la faute des Méraglim.

Leur faute a eu pour base le fait qu’ils croyaient que c’est le peuple d’Israël, par sa propre force militaire, qui devrait conquérir la terre de Canaan.

Cette approche erronée a entraîné leur faute. La mitsva de ‘hala vient exprimer que l’homme reconnaît de façon entière, que ce n’est pas lui qui décide quand et comment profiter de ses biens, même quand il en est le possesseur.

Lorsque l’homme reconnaît cette réalité absolue, il mérite véritablement la bénédiction divine.

C’est une chose de comprendre que c’est D.ieu qui donne.

C’en est une autre d’avoir conscience que c’est D.ieu qui nous permet de nous servir de nos biens, alors qu’ils sont déjà en notre possession.

Posséder et consommer

Après l’exil du peuple d’Israël, nos maîtres ont fixé la mitsva de maaser kessafim (la dîme des revenus, à remettre aux pauvres ou en soutien à l’étude de la Thora) c’est le concept de Maasser qui est ainsi conservé.

Celui de la ‘Halla, lui, n’a pas été fixé comme obligation pour les revenus matériels ou financiers, mais seulement pour le pain. Mais l’idée est clairement dévoilée par la Thora.

Le Juif fait une distinction entre posséder et consommer.

Car on peut gagner de l’argent et ne pas avoir la chance de pouvoir le dépenser et d’en jouir.

En faisant un don pour « célébrer » la possibilité de profiter de ses biens, l’homme exprime de façon éclatante la foi absolue que c’est seulement D.ieu qui nous permet de consommer.

Et c’est cela qui amènera la bénédiction divine dans les maisons d’Israël.