Chabat Parachat Vaéra

28 janvier 2006 – 28 téveth 5766

Jérusalem Montréal Paris
Allumage des bougies16 h 28 16 h 35 17 h 21
Sortie de Chabbath 17 h 47 17 h 41 18 h 29

Très chers amis,

J’ai le plaisir de vous adresser le Dvar Thora de cette semaine avec lequel nous poursuivons le deuxième chapitre des «Maximes des pères» (Pirké Avoth)

Les commentaires sur le premier chapitre ont fait l’objet d’un livre, le troisième volume de notre série «Dvar Thora» ; le quatrième volume est déjà sous presse et nous espérons vous le faire parvenir dans les meilleurs délais.

Dans le but de diffuser encore et toujours le message éternel de la Thora, nous envoyons ce Dvar Thora à des milliers de personnes francophones dans le monde, via Internet.

Cette année, nous avons accueilli la nouvelle promotion, ce qui porte le nombre des élèves de la Yéchiva à 140. Le corps enseignant compte dorénavant 16 membres.

Nous comptons sur l’aide de tous nos amis pour pouvoir assumer ce nouveau "challenge" qui permettra à la Yéchiva de poursuivre son essor.

Ce Dvar Thora est écrit pour la guérison (refoua chelema) du fils de Rav Eliahou Elkaïm,

‘Haïm Yéhouda ben Mazaltov .

Ici, à Jérusalem, ville éternelle, symbole de la pérennité du peuple juif, nous prions et agissons pour la Délivrance et la paix.

Avec notre plus cordial Chabbath Chalom,

Rav Chalom Bettan

Contre l’avarice

Par le Rav Eliahou Elkaïm

Ce trait de caractère qui peut paraître presque anodin ou même amusant, est en réalité une lacune grave, qui interdit toute progression et anéantit tout effort pour grandir…

«Il leur dit: ‘Sortez et voyez quel est le droit chemin auquel l’homme doit s’attacher’. Rabbi Eliézer disait: ‘un bon œil’; Rabbi Jéochoua disait: ‘un bon compagnon’; Rabbi José disait: ‘un bon voisin’; Rabbi Siméon disait: ‘prévoir l’avenir’ Rabbi Eléazar disait: ‘un bon cœur’. Il leur dit: ‘Je préfère les paroles de Rabbi Eléazar car elles englobent les vôtres’.

Il leur dit: ‘Sortez et voyez quel est le mauvais chemin dont l’homme doit s’écarter.’ Rabbi Eliézer disait: ‘Un mauvais œil’. Rabbi Jéochoua disait: ‘Un mauvais compagnon’. Rabbi José disait: ‘Un mauvais voisin’. Rabbi Siméon disait: ‘Emprunter et ne pas rendre – que le créancier soit un homme ou soit D., comme il est dit: ‘Il emprunte, le méchant, et ne paie pas; mais le juste gratifie et donne’ rabbi Eléazar disait: ‘Un mauvais cœur’. Il leur dit: ‘Je préfère les paroles de Rabbi Eléazar, car elles englobent les vôtres.’ »

(Chapitre 2, Michna 9)

La deuxième question de Rabban Yo’hanan, qui est de savoir quel est le mauvais chemin duquel il faut s’écarter, parait superflue, dans la mesure où si l’on a définit le bon chemin, le mauvais est forcément son opposé.

Rabbénou Ovadia explique:

«Rabban Yohanan a trouvé nécessaire de leur poser cette question et il ne s’est pas contenté de déduire de leurs premières réponses leur avis sur la seconde question en imaginant que ce serait l’exact opposé.

"En effet, une bonne chose n’entraîne pas que son contraire soit forcément mauvais.

"C’est le cas notamment de la qualité (mida) de ‘hassidouth, qui s’exprime par le fait d’agir toujours au-delà du droit strict (lifnim mechourat hadin).

"C’est une qualité incontestable. Néanmoins, celui qui se contente d’agir selon les règles de la loi (halakha) ne peut être jugé négativement.

"Dans le même ordre d’idée, si l’on considère le fait d’être satisfait de son sort (histapkout, tel que Maïmonide le comprend, ndlr.) comme étant le bon chemin, on pourrait imaginer que sa tendance inverse, à savoir la volonté permanente de multiplier son capital, n’est pas une mauvaise chose en soi, si cela n’entraîne pas de nuire à son prochain.

"Mais cette idée est fausse, comme le précise la réponse de Rabbi Eliezer, ndlr.

Les yeux emplis de fumée

"Chaque trait de caractère (mida) doit donc être traité cas par cas pour savoir si l’inverse d’une qualité est un défaut ou ne l'est pas. C’est la raison pour laquelle Rabban Yo’hanan réitère sa question pour découvrir le mauvais chemin dont l’homme doit s’écarter.»

On le verra, les deuxièmes réponses des élèves de Rabban Yo’hanan sont presque toutes l’opposé de leurs premières réponses mais ce n’était pas une évidence a priori et il fallait le souligner, pour ne pas induire un faux raisonnement, que l’on aurait pu appliquer sur d’autres sujets.

Quelles sont donc les réponses des élèves de Rabban Yo’hanan?

Le premier répond: ‘Un mauvais œil (ayin raa)’.

D’après Maïmonide, c’est: ‘Minimiser ce que l’on a, toujours croire que ce n’est pas assez et multiplier ses efforts pour augmenter ses biens.’

Rabbénou Bahia cite cette interprétation de Maïmonide et ajoute:

«Celui qui a en lui cette mauvaise qualité (mida raa) ne sera jamais rassasié; sa cupidité le rendra jaloux de la réussite des autres et il ne sera<jamais satisfait de ses propres réussites, aussi grandes soient-elles.

Pour montrer à quel point ce défaut est dangereux, Rabbénou Bahia cite le Midrach:

‘Si un maître en Thora (talmid ‘ha’ham) est jaloux dans ce monde, et voit d’un mauvais œil la réussite des autres, il aura les yeux emplis de fumée dans l’au-delà (Olam haba).’

(…) Il est évident que dans le monde futur, les éléments matériels, comme la fumée, n’existeront pas. Cette image vient donc exprimer que ce maître en Thora ne pourra pas jouir de la félicité qu’est la perception du rayonnement de la Présence divine (ziv hache’hina) qui est l’essence même du monde futur.

Ce sont ces yeux qui ont fauté et c’est sa vision spirituelle qui sera endommagée.

A l’image de la fumée qui empêche de voir, son défaut va lui cacher la magnificence du Créateur qu’il aurait mérité de découvrir. Ce fonctionnement va selon le système ‘mesure pour mesure’ (mida kenegued mida). (Rabbénou Bahya ibid.)

C’est un aspect souvent ignoré de la psychologie que nous découvrons dans les écrits de nos Maîtres: ne pas être satisfait de sa vie finit, tôt ou tard, par développer en l’homme la cupidité et la jalousie à l’égard de la réussite des autres.

L’huile du parfumeur

L’auteur du ‘Milei de Avoth’ (Rabbi Yossef ‘Hayoun, XV ème siècle) va plus loin encore:

«Ce défaut, tel que l’a décrit Maïmonide est un trait de caractère de base dont découlent plusieurs défauts comme l’avarice, la jalousie, la malhonnêteté…»

Pour sa part, Rabbénou Yona reste fidèle à son interprétation du concept d’œil bienveillant, qui recouvre pour lui la notion de générosité (nédivout).

Selon lui, le concept de mauvais œil exprime le trait de caractère qu’est l’avarice (kilout), et il précise sa pensée:

«Il ne faut pas croire que l’avarice n’est pas forcément un défaut (mida raa), tant que celui qui est avare ne trompe pas et ne vole pas.

"C’est faux car l’avarice est un grand mal, qui est le fondement de toutes les mauvaises tendances (midot raot).

"Celui qui en est atteint, aboutira aux pires agissements.

"Et l’on ne doit surtout pas se dire: ‘Même si je ne suis pas arrivé au summum dans ce domaine, et que je sais que je ne suis pas un ‘hassid, je me contente d’accomplir mes devoirs, selon les exigences strictes de la Thora, ce qui me confère le titre de tsadik’.

"Celui qui raisonne ainsi ignore que ce défaut est en réalité une carence qui ne peut être évaluée tant elle est illimitée Ecclesiaste 1-15), et elle ne fera que s’amplifier avec le temps.

(…) L’avarice interdit toute progression, toute élévation et toute acquisition des vertus quelqu’elles soient. Le Roi Salomon y fait allusion :

«Des mouches venimeuses corrompent, font tourner l’huile du parfumeur,

Un peu de folie a plus de poids que sagesse et honneur »

(Ecclesiaste 10-1)

Cette image vient comparer l’effet de la mouche à celui d’un peu de folie.

De la même façon que ce petit insecte est capable de détériorer tout le travail du parfumeur qui se trouve dans son huile, ainsi la folie peut anéantir tous les efforts d’un homme plein de sagesse et d’honneur.

Et c’est le même phénomène que l’on peut observer avec l’avarice, qui peut sembler un petit défaut mais qui ruine tous les efforts d’élévation et de perfection du caractère.

La pire des tares

C’est l’avarice de Nabal qui va le pousser à remettre en cause un ordre du roi David.

En effet, David avait envoyé des émissaires auprès de Nabal pour que ce dernier les rémunère pour la protection qu’ils avaient accordée aux bergers de Nabal.

En quoi consistait cette rémunération: en les accueillant le jour de la fête organisée pour la tonte du bétail et en leur accordant ce dont il pourrait disposer.

Nabal, aveuglé par son avarice, déclara:

«Et je prendrais mon pain, mon eau, mes bêtes, que j’ai tuées pour mes tondeurs, et je les donnerais à ces hommes venus je ne sais d’où?»

(Samuel I, 25-11)

Avigaïl dira à David:

«Que mon seigneur ne s’occupe pas de cet homme indigne (beliyaal), de Nabal

Nabal est son nom, et l’avarice (nevala) est son apanage » (ibid. 25-25)

Le terme beliyal, que l’on traduit couramment par ‘indigne’, est composé de deux mots: bal et yaal, qui signifient: qui ne pourra jamais s’élever. Et en effet, l’avarice est un frein qui empêche toute élévation morale.» (Rabbénou Yona ibid.)

Rabbi Chimon ben Tsema’h (dit le Rachbats, XIV ème siècle), est encore plus explicite:

«Le mot beliyaal est l’adjectif le plus péjoratif pour désigner un mécréant (racha, cf. Deutéronome 13-14) et le terme nabal (ou naval), exprime aussi ce trait de caractère qu’est l’avarice.

L’avare va entraîner d’autres dans son chemin et dans sa faute, en les convainquant d’agir comme lui, comme le dit le prophète:

«L’avare (kilaï) possède de mauvaises armes, il donne des conseils perfides afin de perdre les pauvres par des paroles de mensonges» (Isaïe 32-7)

Et l’on peut observer le même phénomène en ce qui concerne l’homme généreux:

«L’homme généreux conseille les autres d’agir de la sorte,

il persévère dans sa générosité» (Isaïe 32-8)

Et le Rachbats de conclure: «Nous avons malheureusement pu observer souvent cette attitude dans notre génération»

Nous conclurons par une anecdote relatée dans la biographie de rabbi Yaacov Kamanetzki zatsal.

«Rabbi Yaacov était allergique à toute expression d’avarice. On vint une fois lui demander son avis au sujet d’une proposition de mariage (chidou’h) pour une jeune fille.

Rabbi Yaacov avait connu le prétendant en Europe, avant d’émigrer aux Etats-Unis.

Sa réaction fut sans appel: ‘Cet homme est avare. Et un avare est encore moins recommandable qu’un ben Noa’h (un descendant de Noé).

Le Talmud (Sanhedrin 57a) affirme au sujetdes avres qu’ils ne sont pas capables de renoncer à ce qui leur est du, ne serait-ce la plus petite somme, et même si cela n’atteint pas la valeur d’une perouta, la plus petite monnaie de l’époque.’

Il se trouve que la vie a donné raison à Rabbi Yaacov, car deux des enfants de cet homme ont par la suite connu la déchéance et le déclin.»

(Rabbi Yaacov, page 259)

Les paroles de nos maîtres, succinctement et sans prétention, nous font découvrir des aspects secrets de l’âme humaine et des relations entre les différents domaines de notre personnalité.

Chabat Chalom


Commentaire sur Parachat Vaéra

Réflexion cartésienne et dimension surnaturelle

Par le Rav Eliahou Elkaïm

Dans la paracha de cette semaine, il est question d’événements surnaturels. Quelle est la position de la Thora face à tout ce qui touche au magique, à la sorcellerie, à une dimension fantastique ?

Moïse, pour prouver qu’il est envoyé par D.ieu, fait des miracles devant Pharaon et ses magiciens : son bâton se transforme en serpent puis reprend sa forme initiale, sa main devient lépreuse puis guérit miraculeusement, enfin il envoit la première plaie, celle du sang.

Rachi, qui rapporte le Talmud (Ména’hot p. 85), explique que la réaction de Pharaon et de sa suite fut de montrer que les magiciens d’Egypte étaient eux aussi capables d’effectuer de telles prouesses.

Et Pharaon ajoute : « Tu introduis de la paille dans un silo », métaphore pour indiquer à Moïse qu’il perd son temps, tentant d’impressionner des spécialistes en la matière ! Et en effet, l’Egypte était à l’époque, à la pointe des domaines de magie, sorcellerie et autres sciences surnaturelles.

Finalement, ce n’est qu’avec la troisième plaie (la vermine), un prodige qu’ils n’arrivèrent pas à égaler, que les magiciens égyptiens reconnurent la main divine : « Les devins dirent à Pharaon : Le doigt de D.ieu est là ! Mais le cœur de Pharaon persista et il ne les écouta point, comme l’avait dit l’Eternel. » (Exode 8 ; 15)

Toujours d’après Rachi, qui cite le Talmud (Sanhédrin p.67), les magiciens ne purent parvenir à imiter les prodiges de Moïse qu’en utilisant des moyens obscurs de magie noire, de sorcellerie, faisant appel aux démons. Il était très important pour les Egyptiens de pouvoir réaliser certains miracles, pour pouvoir arguer que ceux de Moïse étaient du même ordre.

En réalité, la Thora nous explique que les démons auxquels ils faisaient appel n’ont pas de prise sur les créatures d’une taille inférieure à un grain d’orge. C’est le cas de la vermine, des poux. C’est la raison pour laquelle ils ne purent réaliser le même prodige. Leur première réaction fut de reconnaître D.ieu, mais ensuite, Pharaon justifia son attitude en prétendant que Moïse était seulement un magicien plus expérimenté.

Quoiqu’il en soit, par le fait de parler de démons et de leurs pouvoirs, nos Sages reconnaissent l’existence de pouvoirs surnaturels, au service de magiciens païens.

Il ne s’agit donc pas de prestidigitations, ni de tours de passe-passe, mais bien de magie, d’une véritable science. Par la suite, la Thora interdit l’usage de telles pratiques.

Nos Sages expliquent que la racine du mot « keshafim » (sorcellerie), est «ka’hash» (renier). Et ils poursuivent (‘Houlin 6b) que « ces forces ont été créées pour donner la possibilité à l’homme de renier l’existence de l’armée céleste » (Pamalia chel maala).

Dibouk et magie noire

A d’autres endroits, le Talmud donne des descriptions exhaustives des différentes formes d’éléments surnaturels (démons, magie noire…), ainsi que les directives pour éviter leur contact ou neutraliser leurs effets destructeurs (Pessa’him 110-113).

Il n’est pas besoin de remonter très loin dans notre passé pour trouver des descriptions claires et des témoignages solides de grands maîtres à propos d’événements surnaturels, comme notamment du Dibouk (âme errante s’incarnant dans un corps humain).

De nos jours, ces pratiques et ces phénomènes ne font plus partie de notre vie, et plus personne ne maîtrise de telles techniques.

De ce fait, d’aucuns viennent à remettre en cause le bien-fondé des textes sacrés et s’imaginent avoir à faire à des écrits fantaisistes.

Pourtant, l’un des fondements de notre foi est de croire, de façon totale et absolue, à tout ce qui est écrit dans la Thora de Moïse. Douter d’une seule ligne est déjà considéré comme une atteinte aux fondements de notre foi (cf. les treize principes de la foi de Maïmonide).

Comment concilier cet aspect qui reconnaît l’existence d’éléments surnaturels et notre monde qui ne connaît que ce qui est rationnel, un monde où la main divine est cachée?

C’est seulement en approfondissant notre compréhension du but de la création de l’homme que nous pourrons régler cette apparente difficulté.

Equilibre parfait

D’après nos maîtres, l’homme a été créé dans un but bien précis : celui de se rapprocher de son Créateur en choisissant le chemin du Bien. Pour que son choix en soit réellement un, pour qu’il puisse retirer un mérite personnel de sa décision, il faut que le monde qui l’entoure soit en équilibre parfait entre le Bien et le Mal. Ainsi, l’homme et lui seul, en son âme et conscience, devra discerner la Vérité dans ce brouillard, voulu et créé par D.ieu.

Si cette Vérité était trop flagrante, cela déséquilibrerait obligatoirement le principe fondamental du Libre Arbitre.

Mais alors, pourquoi nos ancêtres ont-ils vécu dans un monde où la dimension surnaturelle était plus apparente ?

Phénomènes merveilleux

A certaines périodes de l’histoire, il a été nécessaire de dévoiler l’existence de D.ieu et de son message.

Ce fut le cas lors de la révélation à Moïse au moment des miracles de la sortie d’Egypte et de la révélation sinaïtique. Ensuite, il y eut les prophètes et les miracles permanents qui se produisaient au Temple de Jérusalem.

Mais ces phénomènes merveilleux, qui font apparaître la toute-puissance de D.ieu, comportent un risque important pour l’humanité toute entière : celui de réduire le Libre Arbitre, d’enlever à l’homme (qui voit la main divine) sa capacité de choix, enlevant ainsi son sens au but fondamental de la Création.

Pour éviter cette situation, il faut que les forces du Mal et du mensonge soient renforcées et soient dotées de pouvoirs surnaturels.

Ainsi, chaque période de notre histoire trouve un équilibre entre le Bien et le Mal ; l’homme doit par lui-même trouver le chemin de la Vérité.

Plus nous nous éloignons de la révélation du Mont Sinaï et plus le monde se rapproche de la matière, s’éloignant de l’Esprit et n’ayant plus accès au dévoilement de la main divine.

Nos maîtres ayant de moins en moins un accès direct à l’esprit divin, il n’est donc plus nécessaire de doter les forces du mensonge d’une puissance spéciale.

C’est la raison pour laquelle notre génération, si matérialiste, ne connaît plus la magie et les autres forces surnaturelles dont disposaient les peuples païens.

Un témoignage inédit vient nous en donner confirmation. Rav Yaacov Kaminetsky, l’un des grands maîtres de la dernière génération, avait relaté qu’il avait vu dans sa jeunesse une lettre de Rav El’hanan Wasserman, rapportant une parole du ‘Hafetz ‘Haïm. Ces deux géants de Thora avaient extirpé un dibouk d’un corps. Et le ‘Hafetz ‘Haïm avait affirmé que cette affaire serait la dernière de l’histoire.

Dans la mesure où le monde se dirige vers un matérialisme de plus en plus grand et s’éloigne de l’Esprit, cela retire toute raison d’être, et donc toute existence, aux forces surnaturelles.

C’était l’objet de la lettre de Rav Wasserman et l’on peut trouver cette anecdote dans « Emeth leyaacov » (p.264).

Le Libre Arbitre va donc se porter de nos jours sur un autre terrain, celui de l’intellect pur.

Croyance aveugle

Notre époque nous offre la possibilité de voir le Créateur à travers les découvertes extraordinaires dans tous les domaines scientifiques, à travers la fantastique organisation de la nature que nous avons aujourd’hui les moyens d’observer et de comprendre.

D’un autre côté, un piège nous est tendu par le biais d’un matérialisme à outrance, soutenu par les possibilités presque sans limites de la technologie moderne. La croyance aveugle dans le génie humain est un contrepoids puissant contre la foi en D.ieu.

C’est ainsi que certains auteurs comprennent la polémique entre Maïmonide et le Gaon de Vilna. Le premier reniant l’existence des démons et de la magie, le second lui opposant tous les textes et Midrachim faisant cas de tels phénomènes.

Mais ce serait mal comprendre l’intention de Maïmonide. En effet, Maïmonide n’a jamais nié ces textes, mais son point de vue se rapporte à son époque, où déjà, la main divine était cachée, ce qui signifie, on l’a compris, que les démons et autres actes magiques n’existaient plus.

La parole de D.ieu est vraie à tout jamais.